S’inscrivant dans un mouvement touchant les villes au Moyen Âge, Grenoble a bénéficié de plusieurs chartes de franchises, la première datant de 1226. Ces chartes lient davantage les pouvoirs en place aux habitants qu’elles ne leur accordent de libertés. Elles entérinent l’existence d’une communauté d’habitants, d’abord représentés par les recteurs, puis par les consuls, dont les fonctions sont précisément définies. Le consulat ne remet pas en cause le pouvoir du Dauphin puisqu’il en est l’émanation. Il représente la communauté émergente des bourgeois, liée à l’essor du commerce et de la cité, sur laquelle le pouvoir établi doit désormais s’appuyer.
Les archives municipales de Grenoble conservent trois documents emblématiques de ce mouvement. La charte du 26 mai 1294, signée par Guillaume, évêque de Grenoble, et par le Dauphin Humbert 1er, confirme les privilèges accordés aux habitants en juin 1242 par Pierre, évêque de Grenoble. Le Livre de la chaîne contient les privilèges et franchises accordés aux Grenoblois par les évêques et les Dauphins entre 1244 et 1556, ainsi que les confirmations de ces libertés. Son nom provient de la chaîne en fer qui le reliait à une table, afin qu’il ne puisse pas être emporté hors de la tour de l’Île où il était conservé. L’Évangéliaire, ou Livre des cinq clous, contient plusieurs actes relatifs à la ville. Il est appelé ainsi car il commence par l’Évangile selon saint Jean. Avant d’entrer en charge, officiers et consuls prêtaient serment sur ce registre.