Les archives municipales conservent les traces de l’histoire du Dauphiné avec les lettres patentes (textes par lesquels le roi rend public et opposable à tous un droit, un état, un statut ou un privilège) d’août 1343 du roi Philippe VI. Le souverain promet solennellement que le prince de son sang, qui possédera le Dauphiné, portera le nom de Dauphin. Il assure que cette principauté ne sera jamais réunie au royaume de France, puisqu’elle est membre de l’Empire (dénommé par la suite Saint-Empire romain germanique), sauf dans le cas où l’Empire et le royaume seraient réunis. Ces lettres s’appuient sur un accord conclu précédemment entre, d’une part, le Dauphin de Viennois Humbert II et, d’autre part, Philippe, le second fils du roi de France, agissant au nom du roi de France et des enfants du duc de Normandie. En 1349, le Dauphin Humbert II, par un acte dit de « transport », cède le Dauphiné à la couronne de France sous condition de respect de ses privilèges qui lui confèrent une relative autonomie. Ce statut particulier, delphinal, restera une pomme de discorde politique jusqu’à la Révolution.