C’est pour Marie Vignon, compagne puis épouse de François de Bonne, duc de Lesdiguières et connétable de France, qu’est construit au début du XVIIe siècle sur les bords de l’Isère l'hôtel de Franquières. Le duc de Lesdiguières est à l'origine d’un essor important de la ville et de sa transformation urbaine par l'édification d'une nouvelle enceinte et la création de quartiers neufs.
La silhouette de l'édifice d'origine est connue grâce à l’eau-forte du XVIIe siècle d’Israël Silvestre : de plan très classique, caractéristique des demeures françaises de cette période, l’édifice est structuré par un logis principal flanqué de deux pavillons et de deux ailes courtes en retour surmontée de hautes toitures dauphinoises.
La façade noble, tournée vers l'Isère, est rythmée par de hautes fenêtres et des corniches séparant les trois niveaux. Une avancée centrale abrite un escalier monumental à volées droites, bel exemple d’escalier de la fin du XVIe siècle. Un perron, autrefois composé de plusieurs marches, donnait accès à un portail majestueux composé de deux portes à trumeau central, encadrées de pilastres et surmonté d'un large fronton brisé accentuant la symétrie de la façade. Les quais n'étant pas encore construits, des terrasses protégeaient alors l'habitation des berges parfois traîtresses de l'Isère. Les jardins se développaient à l’arrière, sur une parcelle investie au XIXe siècle pour la construction d’un immeuble de rapport.
Au XIXe siècle, le bâtiment devient la résidence de Louis-Aymon de Franquières, qui fait bâtir dans les années 1870 un nouvel immeuble contre l’édifice, dissimulant la façade originelle sur l’Isère. La fermeture de la cour change profondément l'esprit de cet hôtel particulier, autrefois ouvert sur le paysage. Le portail d’entrée ainsi que l'escalier à balustres de pierre témoignent aujourd'hui de l'édifice du XVIIe siècle.