Henri Beyle naît le 23 janvier 1783 dans cet appartement situé au 2ème étage, au 14 de le rue Jean-Jacques Rousseau, propriété de son père Chérubin Beyle, avocat. Sa mère Henriette Gagnon y meurt en 1790. Dépeint avec précision par Stendhal lui-même dans Vie de Henry Brulard, cet appartement typique de l’habitat bourgeois du vieux Grenoble au XVIIIe siècle appartient à la famille des Beyle depuis plusieurs générations. Pour l’enfant, ce lieu est synonyme de bonheur jusqu’au décès de sa mère Henriette, alors qu’il n’a que sept ans. Il devient ensuite essentiellement un lieu d’études où le jeune Henri subit le joug de l’abbé Raillane, précepteur austère et raide, qui lui impose l’odeur de ses canaris « à deux pieds de mon lit et dans une chambre humide, obscure, où le soleil ne donnait jamais » (Citation de Stendhal, Vie de Henry Brulard). C’est dans le salon de compagnie qui donne sur la rue des Vieux-Jésuites (actuelle rue Jean-Jacques Rousseau) que le jeune Stendhal écrit « Selmours », son premier essai littéraire.
En hommage à Stendhal, la Ville installe en 2002 dans cet appartement emblématique un lieu vivant attaché à l’écriture et à la littérature, animé par la bibliothèque municipale. Le projet architectural privilégie une utilisation fonctionnelle du lieu : salle de réunion, salles d’activité, bureaux. Aujourd’hui l’équipe du Printemps du livre de Grenoble, manifestation littéraire annuelle, fait vivre ce lieu au quotidien : évènements littéraires, projets d’écrivains, actions culturelles... Elle remplit également une mission d'accueil du public en partenariat avec l'Office de Tourisme.