L’éloge des grands hommes, si apprécié par la IIIe République, met à l’honneur dans la ville Berlioz (statue refaite), Vaucanson (disparue), Jouvin (refaite), Champollion (déplacée) et d’autres moins connus, telle que Philis de la Charce (jardin des Dauphins) ou Ernest Doudart de la Grée.
Marin, polytechnicien et humaniste, celui-ci participe à la guerre de Crimée, puis explore Angkor et remonte le premier le Mékong, où il meurt en 1868. En 1891, sa commune natale, Saint-Vincent-de-Mercuze, appuyée par la Marine, lance une souscription et un concours pour lui élever un monument à Grenoble. Le lauréat est un projet d’inspiration khmère, proche par son plan et son élévation d’un sanctuaire angkorien, aux ornementations caractéristiques. Des bas-reliefs latéraux rappellent quelques aspects de sa vie, tandis que le piédestal creusé en niche abrite son buste en uniforme, œuvre du statuaire grenoblois Auguste Eugène Rubin, élève de Bartholdi, dont le modèle est présenté dès 1895. L’inauguration officielle en 1897, devant l’hôtel des Postes, rassemble les plus hautes personnalités, président, ministres et généraux, autour de discours exaltant le service de la patrie. Suite au remaniement des lieux dans les années 1960, l’édifice disparaît et le square est transformé. La statue est quant à elle déplacée à Saint-Vincent-de-Mercuze.