Suite à la circulaire du gouvernement de Vichy (1941), qui prescrit la récupération de toutes les sculptures de bronze pour participer à l'effort de guerre, plusieurs œuvres d'art disparaissent. En 1941, le maire, Paul Cocat, écrit : « Il va sans dire que la municipalité de Grenoble et la population tout entière comprennent parfaitement la nécessité des mesures envisagées, et consentent bien volontiers les sacrifices qui leur sont demandés pour le bien du pays ». Mais, en 1943, face à une nouvelle demande, il propose la collecte d’un poids équivalent de bronze… Des résistants déboulonnent de nuit, certaines œuvres pour les mettre en sûreté, dont la statue du Jardin de ville, dite de Lesdiguières.
La quasi-totalité des œuvres de bronze sont ainsi envoyées à la refonte : les statues deJouvin, Vaucanson, Berlioz, "La Sentinelle gauloise", le Général Février, ainsi que de nombreux médaillons. La plupart sont remplacées par des sculptures en pierre reproduisant scrupuleusement l’original (Jouvin) ou s’en écartant délibérément (Berlioz). D’autres disparaissent définitivement. N’y échappent que Bayard, gloire nationale exemptée par Vichy, Le Torrent d’Urbain Basset, retrouvé intact en Allemagne en 1950, et deux tritons de la fontaine des Trois Ordres du sculpteur Henri Ding.