En 1963, l’architecte Henri Bernard est chargé d’une double fonction : l’État lui confie l’établissement du plan directeur de l’agglomération et la ville de Grenoble celui de son plan d’urbanisme.
Un premier projet de plan directeur de l’agglomération est établi en 1964, avant d’être publié par la préfecture en 1965. Il concerne un groupement d’urbanisme de vingt et une communes. À une ville qui fonctionne mal on va appliquer des remèdes radicaux : percées autoroutières, destruction de quartiers vétustes, etc. Le plan directeur est fondé sur le constat que Grenoble est « verrouillée » par les voies ferrées, les terrains militaires et les limites communales. L’objectif est de lever ces contraintes.
Bernard fixe également à l’agglomération une perspective de croissance démographique très élevée : un million d’habitants, le quadruple de la population d’alors. Il propose une organisation de l’espace qui repose sur les principes suivants : rejet de l’industrie hors de la ville centre, notamment dans les vallées adjacentes ; création d’un nouveau centre-ville au sud de la commune, où seront déplacées les principales fonctions « directionnelles » ; création de zones d’habitation de forte densité mais disposant « de servitudes souples pour ne pas briser l’élan de la promotion privée ». Ces zones rayonnent autour du nouveau centre et se prolongent parfois dans les communes périphériques. Avec l’arrivée des jeux olympiques d’hiver de 1968, ce plan est modifié en urgence.
Le prolongement de l’axe nord-sud Marcellin-Berthelot, la situation perchée de la maison de la Culture (MC2) et les équipements de service tels que la sécurité sociale (rue des Alliés) et le Crédit Agricole (avenue Marcellin Berthelot) sont issus du plan d'urbanisme Bernard.