Le Jardin de Ville est l’un des plus anciens jardins de Grenoble.
L’emplacement qu’il occupe est connu depuis le Moyen Age sous le nom de « Prés de la Trésorerie ». Il accueille des foires et il est transformé en jardin à l’occasion du passage d’hôtes de marque.
Son aménagement est réalisé au début du XVIIIe siècle par le gouverneur du Dauphiné, François de Bonne, Duc de Lesdiguières qui choisit de faire bâtir sa résidence à proximité immédiate (hôtel de Lesdiguières, occupé actuellement par la Maison de l’International et la bibliothèque du Jardin de Ville). Par un jeu subtil de terrasses, le jardin est isolé de l’Isère au nord et du Draquet (branche du Drac aux crues soudaines) à l’ouest. Il est composé de parterres de fleurs, d’orangers, de citronniers, de myrtes, de jasmins d’Espagne et de lauriers en bacs, d’un bois (partie sud), de promenades, de mails, d’espaliers d’arbres fruitiers et de fontaines.
En 1719, la ville de Grenoble acquiert les jardins, le palais et de ses dépendances. Le palais abrite alors l’hôtel de ville et les jardins, jusqu’ici privés, sont ouverts aux personnes dites de «distinction» et interdits aux personnes du peuple. D’importants travaux de réaménagement sont initiés. Les arbres séculaires qui dépérissent sont abattus et remplacés par 900 arbres dont 200 tilleuls à grandes feuilles. Le bois (partie sud) est entièrement renouvelé en 1736 et les allées sont restaurées.
Au fil des réaménagements, le jardin évolue pour passer du style Classique au style Romantique. Les parterres de fleurs du jardin creux, qui étaient interdits au public jusqu’alors, lui sont ouverts en 1867. Le bois est réaménagé à l’occasion d’une exposition d’horticulture en jardin à l’anglaise avec une fontaine (le Torrent – fontaine initialement située place de la Constitution), un cours d’eau, des rocailles, des massifs d’arbres, d’arbustes et de fleurs.
La Première Guerre mondiale puis la dépression des années 1930 laissent le parc dans un état d’abandon prononcé. Le jardin paysager, ses rocailles et sa fontaine sont supprimés avant la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 1980, la Municipalité initie un projet de restauration du Jardin de Ville : les arbres malades sont abattus et remplacés ; les allées et l’espace situé au pied des platanes bicentenaires sont restaurés ; une grande aire de jeux est créée.
Ce jardin très fréquenté est bordé par des édifices patrimoniaux importants pour Grenoble et notamment l’appartement Gagnon – Musée Stendhal, l’enceinte romaine, l’hôtel de Lesdiguières et le téléphérique.