Le couvent de la Visitation Sainte-Marie-d'en-haut ouvre ses portes en 1621 pour accueillir des moniales cloîtrées, issues des plus grandes familles de Grenoble. L’ordre a été fondé quelques années auparavant par l’évêque de Genève, saint François de Salles.
Une vingtaine d’années plus tard, la chapelle reçoit l’essentiel du luxuriant décor baroque qui la recouvre intégralement. Murs et voûtes sont revêtus de peintures en trompe-l’œil suggérant des sculptures par leurs camaïeux de gris. Une série de scènes tirées de la vie de la Vierge semblent enchâssées comme de précieux ornements d’orfèvrerie. Le retable, très mouvementé, aux personnages peints « au naturel » dans un environnement de dorures bouillonnantes, attire irrésistiblement l’œil. Le maître-autel polychrome, composé d’une dizaine de marbres différents rehaussés d’or, est installé au XVIIIe siècle. Il masque en partie cet amoncellement de courbes rutilantes offert par les descendants de Lesdiguières. Les religieuses suivent les offices depuis le chœur voisin, très sobre et clos par une grille.
La Révolution bouleverse le destin du couvent. Il est tour à tour prison, pensionnat tenu par des religieuses, caserne, puis logement précaire d’immigrants italiens. En 1968, les bâtiments restaurés et réaménagés accueillent le Musée dauphinois. Bâtiments et jardins sont classés au titre des Monuments historiques.