Si la place Notre-Dame est le domaine de l’évêque et la place aux Herbes le siège de la puissance populaire, la place Saint-André symbolise le pouvoir des Dauphins. C’est l’une des plus anciennes de Grenoble.
Elle tire sans doute son nom de l’église dédiée à son saint patron que le Dauphin Guigues VI André y fit construire, au début du 13e siècle. La collégiale Saint-André, accolée à son palais, est à l’origine destinée à servir de chapelle privée et de sépulture aux Dauphins, dont les tombeaux sont détruits en 1562 par les Huguenots sous les ordres du baron des Adrets. La cloche de l’église Saint-André sonnait le sing (signum ou signal) tous les soirs à 22 heures, prévenant ainsi les habitants que les portes de la ville allaient se fermer, coutume qui subsiste jusqu’en 1877.
En face, la présence du palais du Parlement (plus tard palais de justice) n’a rien d’un hasard. Cette institution liée aux Dauphins est installée à proximité de leur résidence urbaine, faisant de la place qui les sépare un centre de pouvoir politique majeur au fil des siècles. Le parlement installé dans un édifice composite utilise d’ailleurs l’église pour ses grandes cérémonies, tout comme il englobe des logements privés, des circulations publiques vers l’Isère et des prisons qui ferment la place au nord.
Au Moyen Âge, le culte paroissial se déroule dans l’église Saint-Jean, détruite à la fin du 16e siècle. Sur son emplacement se dresse la statue de Bayard mourant, par RAGGI, élevée sous la Restauration en 1823.
La place est aussi un lieu de divertissement, notamment depuis la construction du théâtre municipal (1890) et l’organisation par la Cinémathèque du festival du film de court-métrage en plein air (depuis 1977). Elle accueille aussi le café de La table ronde, l'un des plus vieux cafés de Grenoble.