Construite entre 1381 et 1418 à l’extrémité du faubourg du même nom pour renforcer la muraille du côté de l’Isère, la tour de l’Île est un exemple intéressant d’architecture militaire. Imposante, de plan rectangulaire et dominant la rivière de trente mètres de hauteur, ses dispositifs défensifs archaïques – archères, couronnement de mâchicoulis, accès au premier étage par le chemin de ronde – l’apparentent aux donjons de la période précédente.
Cette tour est l’expression du troisième pouvoir qui tente de s’affirmer dans la ville : celui des bourgeois. Jusqu’en 1590, elle sert ainsi de siège au conseil municipal. C’est un modeste hôtel de ville, surtout si on le compare à celui des cités florissantes du nord de la France et des Flandres. Il révèle la relative pauvreté d’une cité en marge des grands axes d’échanges commerciaux. Rattachée aujourd’hui au musée de Grenoble, la tour de l’Île abrite désormais le cabinet des dessins. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques.