Grenoble devient une étape touristique sur la Route d'hiver des Grandes Alpes lancée au début des années 1920. L’intérêt de « monter » à la Bastille, libérée des contraintes militaires, s’accentue notamment avec la création de l’un des premiers téléphériques urbains, dont le projet a été porté par le précédent maire, Paul Mistral. Le 29 septembre 1934, « le chemin de fer téléphérique », créé à l’initiative de la Chambre touristique et financé par la taxe de séjour, est inauguré en présence d’Albert Lebrun, alors président de la République, et du docteur Martin, maire de Grenoble. L’architecte, Jean Benoit, réalise deux gares de style radicalement différent. Le volume de la gare inférieure, proche du jardin de ville, est allégé par une voûte surplombant le quai Stéphane-Jay. Les cabines dodécagonales ont une capacité de 15 personnes.
De nouvelles cabines plus classiques, plus spacieuses et de forme rectangulaire, leur succèdent en 1951. Peintes aux couleurs de la ville, elles transportent désormais 21 personnes. Elles seront elles-mêmes remplacées en 1976 par les « bulles » de métal et de plexiglas, signature de la Ville. Ce nouvel équipement « made in Grenoble » voit le jour grâce à l’inventeur des bulles, Denis Creissels, acteur principal de la renaissance du téléphérique, en partenariat avec l’entreprise iséroise Pomagalski (aujourd’hui Poma). Au début des années 2000, la gare supérieure est entièrement repensée par les architectes Félix Faure, Macary et Page, redonnant ainsi ses lettres de noblesse à la Bastille.