La présence militaire, et plus particulièrement celle des officiers et élèves-officiers de l’école d’artillerie, constitue au XVIIIe siècle un marché extrêmement diversifié et rémunérateur. Outre la location des logements, la fréquentation des cabarets et auberges assure des revenus à beaucoup de tenanciers. Choderlos de Laclos et ses amis du régiment de Toul font ainsi la fortune d’un aubergiste originaire de Montélimar, Jean-François Rivière, installé rue des Vieux-Jésuites. Une fois fortune faite, il achète et fait aménager rue Montorge un établissement plus imposant, capable d’accueillir des voitures : l’auberge des Trois Dauphins. Au cours des Cent-Jours, Napoléon parvient le 7 mars 1815 à se faire ouvrir les portes de la ville, et loge dans cet établissement. « Jusqu’à Grenoble, j’étais un aventurier. À Grenoble, j’étais un prince » aurait-il dit plus tard, redevenu Empereur. De fait, Grenoble marque l’étape finale de la Route Napoléon, tandis que l’auberge où il a couché prend le nom d’Auberge Napoléon.