Le parc et les installations de l'Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme
Le plan des installations et le tracé du parc sont dressés par Léon Jaussely. L’organisation en trois sections reflète clairement le message que l’événement doit véhiculer : la Houille blanche avec les activités relatives à l’électricité, l’industrie et la télégraphie, la section tourisme. Les visiteurs sont accueillis par une porte monumentale dont les deux principaux piliers, espacés de 18 mètres, font flotter le drapeau français à plus de 22 mètres. Seule les dépasse la tour d’orientation, dite Tour Perret, dont la construction est confiée à l'architecte Auguste Perret. Les 20 hectares du site accueillent, dans la tradition de ces expositions, une multitude de palais, de pavillons et d’attractions en tout genre. Quelques pays étrangers sont représentés individuellement (palais de l’Italie, palais de la Suède) ou regroupés (Allemagne, Espagne, Pologne, États-Unis, etc.) dans le palais des sections étrangères. La maison moderne concentre les innovations, tandis que la section forestière, le village africain, l’exposition du Touring club de France et les pavillons de l’horticulture et des arts régionaux stimulent l’intérêt pour les Alpes et le goût des voyages.
Le grand palais de la Houille blanche, en béton armé, est emblématique de l’exposition. Sa taille imposante (102 mètres de long, 37 de large et 18 de haut) et sa voûte en berceau dégageant totalement l’espace en font une vaste halle propice à la présentation de matériel volumineux. On y expose un groupe d’électrochimie, un autre d’électrométallurgie et des matériels hydrauliques et électriques tels que turbines, transformateurs, disjoncteurs, etc. Des maquettes expliquent méthodes et procédés d’utilisation de la force de l’eau, tandis qu’un vrai laboratoire permet l’essai immédiat de différents appareils électriques. Plusieurs pays étrangers exposent leurs propres réalisations. L’apparence extérieure, résolument contemporaine, recourt au style art déco, tandis que bassins et jets d’eau extérieurs l’agrémentent tout en rappelant l’origine de l’hydroélectricité, dans une intéressante préfiguration du palais de l’exposition de Paris de 1937 au Trocadéro. A la différence de ceux des transports, des industries touristiques, des chemins de fer ou des colonies, le palais de la Houille blanche ne disparaîtra qu’en 1967.
Le conservateur du musée de Grenoble, Andry-Farcy, grand promoteur de l’art moderne, réalise lui-même l’affiche officielle de l’événement où la rivière dressée jusqu’aux éclairs fait pleuvoir l’or sur la ville illuminée. En cinq mois d’ouverture, l’exposition rencontre un franc succès auprès d’un large public, au point de constituer une belle réussite financière, à la plus grande satisfaction du comité d’organisation dirigé par le papetier Blanchet.
Aujourd’hui, le parc a pris le nom du maire qui a porté ce projet, Paul Mistral. L'organisation du parc a été profondément modifiée à l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver de 1968 mais la Tour Perret reste le symbole de ce temps fort.