Cet immeuble prend place au coeur d’un îlot mixte d’architectures du XIXe et du XXe siècle, sur une étroite parcelle restée vacante à l’angle de la rue des Bains et de la rue Condorcet. De conception résolument moderne, en limite du quartier haussmannien de la rue Thiers, il marque une véritable rupture, aussi bien dans le style architectural que dans les modes constructifs.
L’architecte, Georges Serbonnet, a su tirer profit de cette parcelle atypique en alignant la façade principale sur la rue Condorcet. L’effet d’horizontalité est accentué par la présence de bandeaux filants sur l’ensemble des façades (faisant office d’appuis de fenêtres et de lisses de balcons), qu’aucune verticale ne vient briser. Suivant les courants de l’architecture moderne des années 1940-1950, Serbonnet utilise la topographie du terrain en passant d’une arête d’immeuble à une façade complète, par un travail particulièrement bien dessiné de balcons filants en arrondi. Il crée ici le seul front vertical de l’îlot.