Sur la place Saint-André se trouve l’ancien palais du Parlement. Avant la Révolution, le père de Stendhal, Chérubin Beyle, y est avocat consistorial jouissant à titre personnel de la noblesse, privilège abolit par la Révolution. Au XIXe siècle, dans la prison de ce palais a été détenu Antoine Berthet, un jeune séminariste qui inspire à Stendhal le personnage de Julien Sorel dans son roman Le Rouge et le Noir. Antoine Berthet est exécuté place Grenette le 23 février 1828 tout comme Julien Sorel à Paris, le héros du roman stendhalien.
Sur la place Saint-André se trouvait autrefois un théâtre à l’italienne qui provoque les premiers émois musicaux de Stendhal pour l’opéra. C’est également là que le libraire Falcon, un chaud patriote comme le désigne Stendhal dans son roman Vie de Henry Brulard, a installé sa librairie, lieu de réunion des jacobins exaltés. La décision du roi de réformer le Parlement afin d'en diminuer son pouvoir, déclenche la journée des Tuiles, premier événement révolutionnaire dauphinois dont Stendhal est le témoin le 7 juin 1788. Sous la pression d'une foule considérable criant « Vive le parlement », les magistrats dauphinois sont ramenés de l'Hôtel de la Première présidence au palais du Parlement afin d'en rouvrir les portes condamnées quelques heures auparavant par les soldats du roi. À la Révolution, le Parlement de Dauphiné, comme tous les autres, est dissous et devient palais de justice en activité jusqu'en 2002.
La place Saint-André et le palais de justice constituent l’un des plus beaux sites historiques de Grenoble.