Le conseil de l’université envisageait depuis longtemps la construction d’une bibliothèque pour libérer le palais de l’Université, place de Verdun, dont les salles de lecture et les dépôts n’étaient plus adaptés à sa fréquentation.
Le terrain de 1 700 m² mis à disposition par la Ville se révèle malheureusement d’une surface insuffisante par rapport à l’ampleur du programme. L’architecte J. Benoît adopte alors un projet original : contrairement aux dispositions classiques de ce genre d’établissement, les salles de travail et les bureaux de direction sont prévus au sixième et dernier étage, au-dessus des 33 km de rayonnages de dépôts et de réserves, profitant ainsi du meilleur éclairage naturel possible. L’architecture est massive, avec une façade en proue de navire. L’ensemble est cependant allégé par la composition très recherchée de la structure constructive apparente, constituée d’une double peau en béton ajouré, et par le jeu des poteaux verticaux et des lignes horizontales très marquées des soubassements et des derniers niveaux. La division en trois grandes parties ne laisse pas apparaître les sept niveaux internes de bureaux et de stockage. Grâce à la présence d’un lanterneau en coupole et d’une couronne vitrée sur la périphérie des deux derniers étages, le bâtiment bénéficie d’un éclairage naturel très appréciable.
Occupé depuis 1970 par la Bibliothèque municipale de Grenoble, le bâtiment abrite aujourd’hui la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine. Il est labellisé Architecture contemporaine remarquable depuis 2004.