La chapelle des Dauphins, aujourd’hui église Saint-André, est construite à partir de 1230. Avec son beau clocher gothique terminé en 1331, c’est le deuxième plus vaste édifice religieux de la ville ancienne. Il marque le cœur du quartier delphinal, lieu de pouvoir des Dauphins au Moyen Âge. Le Dauphin André en lance la construction pour y installer le chapitre de chanoines qu’il a fondé deux ans plus tôt, et affirmer ainsi son pouvoir face à l’évêque. Ce collège de chanoines donnera son rang à Saint-André, chapelle privée des Dauphins, qui ne devient église paroissiale qu’après la Révolution.
Comme tous les édifices religieux et nobles de l’époque, la collégiale est élevée en brique. Seuls le soubassement et les chapelles nord construites ultérieurement sont en pierre calcaire. Constituée d’une nef, d’un transept et d’un chevet plat, elle est cantonnée d’un clocher construit en brique. Ce dernier est dominé par l’élégante flèche de style gothique lombard à quatre clochetons, dont le parement extérieur en tuf recouvre la brique. Le tuf est une pierre alvéolaire légère et très dure utilisée dans la construction des flèches jusqu’au XIXe siècle. Construction la plus élevée (56 mètres) de la ville jusqu’au XXe siècle, ce clocher accueille en 1398 la première horloge publique de Grenoble.
Il vient de faire l’objet de travaux très importants pour la conservation de sa stabilité et de son ornementation sculptée. À cette occasion, des décors peints du XVIIe siècle ont été mis au jour à l’intérieur de l’église, classée au titre des Monuments historiques.